Cinquième session
Parlez d'une perspective autochtone
- À l'aide d'un rétroprojecteur, affichez un transparent du Dessin n° 1 de C.W. Jefferys.Demandez aux élèves de considérer comment les Autochtones auraient pu percevoir leurs premières rencontres avec les missionnaires. Tandis que les élèves présentent leurs suggestions initiales, encouragez-les à imaginer la scène telle qu'auraient pu la percevoir les Autochtones vivant à cette époque. Expliquez que cette tentative de se mettre à la place de personnes qui ont vécu dans le passé est désignée sous le nom d'empathie historique. Empathiser – percevoir les choses selon la perspective de quelqu'un d'autre – n'est pas chose facile, même quand la personne est vivante. L'empathie historique est surtout difficile à développer parce que nous connaissons peu la personne et que la vie à l'époque était probablement encore plus différente que ce que nous pouvons nous imaginer.
- Utilisez l'exemple précédent se rapportant à un évènement survenu lors d'une rencontre sportive pour discuter de la façon dont nous pouvons utiliser nos propres expériences pour nous aider à imaginer les sentiments d'autres personnes.
- Les amateurs de sport peuvent s'imaginer comment se sentent les partisans adverses lorsqu'un but vainqueur est marqué contre leur équipe, puisqu'ils ont déjà vécu cette expérience.
- Les personnes qui ne sont pas amateurs de sport peuvent avoir plus de difficultés à comprendre comment une personne peut être autant contrariée en voyant son équipe perdre la partie, mais ils peuvent toutefois y arriver en puisant dans d'autres expériences qui leur ont fait éprouver pareils sentiments; p. ex., l'espoir de vacances anticipées ou d'un cadeau spécial qui leur est soudainement enlevé.
- Invitez les élèves à proposer des évènements qu'ils ont personnellement vécus, qui pourraient ressembler à certains égards aux premières rencontres des Autochtones avec les missionnaires; p. ex., la première journée dans une nouvelle école, tenter de comprendre quelqu'un parlant une autre langue, rencontrer quelqu'un qui tente de vous convaincre de quelque chose qui vous semble très étrange.
Partagez les textes informatifs.
- Pour aider les élèves à imaginer à quoi aurait pu ressembler l'expérience des Autochtones avec les missionnaires, faites la lecture ou, à l'aide d'un rétroprojecteur, affichez un transparent d'une copie du document Les missionnaires en Nouvelle-France. Demandez aux élèves d'utiliser cette information pour proposer des perspectives possibles. Au besoin, posez les questions suivantes pour stimuler leur réflexion :
- Les Autochtones comprendraient-ils la signification de la croix?
- Quel lien les Autochtones pourraient-ils voir entre la croix et les maladies nouvellement introduites?
- Quelles pourraient être les théories des Autochtones au sujet de l'arrivée des missionnaires sur leurs terres?
- Les Autochtones auraient-ils tous les mêmes sentiments à l'égard des missionnaires? Qui pourrait être intéressé à des degrés différents au message du missionnaire?
Réinterprétez le dessin du missionnaire.
- Rassemblez les élèves en groupe de deux ou trois, et distribuez une copie de Réinterpréter le dessin à chaque groupe. Revoyez les inférences élaborées antérieurement au sujet du dessin. Demandez aux élèves d'inscrire ces réponses (voir les suggestions ci-dessous) sous le titre initial dans chaque encadré.
- point dominant : p. ex., un missionnaire prêchant sur le christianisme à un groupe d'Autochtones attentifs;
- qualités de l'Européen : p. ex., actif, hardi, déterminé, charismatique;
- qualités des Autochtones : p. ex., passifs, attentifs, craintifs et respectueux, influencés;
- message symbolique : p. ex., apporter le salut aux Autochtones.
Chaque groupe doit réinterpréter l'évènement en se fondant sur leur compréhension d'une perspective autochtone, et justifier leurs choix. Les élèves n'ont pas à refaire les dessins. Ils peuvent simplement effectuer une séance de remue-méninges et inscrire leurs réflexions sous le titre « réinterprété » dans chacun des encadrés de Réinterpréter le dessin. Vous devrez peut-être aider les élèves à imaginer la façon dont le point dominant pourrait changer en fonction de la perspective d'un Autochtone; p. ex., dans le dessin n° 1 de C.W. Jefferys, la plupart des Autochtones de chaque côté du dessin sont peut-être en train d'empaqueter des marchandises de traite, plutôt que d'écouter le missionnaire; ou peut-être que le groupe taquine plus le missionnaire qu'il ne l'écoute.
Partagez les réinterprétations.
- Lorsque tous les groupes ont terminé leur tableau, invitez quelques élèves à partager leurs interprétations avec le reste de la classe. Profitez de l'occasion pour aider les élèves à comprendre que la réinterprétation efficace d'un évènement devrait être conforme aux faits historiques, et devrait également être précise et empathique aux peuples autochtones.
Présentez le défi de réinterprétation.
- Présentez le second défi d'analyse critique :
Réinterprétez le dessin désigné à partir d'un point de vue différent.
Demandez aux élèves de travailler en paires. Donnez à chaque équipe un des autres dessins de Jefferys et une copie de Contexte pour les dessins. Ce texte informatif donne un contexte pour chaque Européen apparaissant dans les dessins de Jefferys, pour aider les élèves à imaginer ce que seraient les réactions des Autochtones. Les élèves doivent expliquer et justifier leur réinterprétation de leur dessin désigné, en utilisant le tableau des données pour inscrire leurs idées.
- Demandez aux élèves de dessiner leur réinterprétation.
Réexaminez les premières impressions des élèves.
- Demandez aux élèves de revoir le paragraphe qu'ils avaient écrit au début de la Première session concernant les premières rencontres entre les Européens et les Autochtones. Demandez aux élèves d'inscrire, sous ce paragraphe, trois ou quatre points pour lesquels leurs impressions ont changé. (Si leurs impressions n'ont pas changé, les élèves devront inscrire trois ou quatre nouveaux renseignements qu'ils ont recueillis et qui appuient leurs premières impressions.)
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