Le trouble oppositionnel avec provocation (TOAP) est caractérisé par un ensemble de comportements persistants (agressivité, provocation) et un besoin d’ennuyer ou d’irriter les autres. Les comportements les plus courants comprennent les suivants : connaitre des crises de colère fréquentes, se disputer fréquemment avec ses pairs et avec les adultes, ennuyer intentionnellement les autres, blâmer les autres pour ses propres erreurs et se montrer en colère et vindicatif. Le trouble oppositionnel avec provocation apparait généralement chez l’enfant d’environ huit ans et, parfois, dès l’âge de trois ans. Il peut se manifester comme une manière de faire face à la dépression, à des règles ou à des normes incohérentes, ou encore à une situation ou un évènement traumatisant comme un divorce, la perte d’un membre de la famille ou un conflit familial. Le traitement du trouble oppositionnel avec provocation peut comprendre le counseling, la thérapie comportementale, l’éducation des parents et la médication. Le nombre de symptômes a tendance à augmenter avec l’âge et, si le trouble n’est pas reconnu assez tôt, les modèles de comportements peuvent être bien ancrés et être plus difficiles à traiter. L’élève qui souffre d’un trouble oppositionnel avec provocation peut également présenter d’autres problèmes, comme le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité, les troubles d’apprentissage ou la dépression, et il risque de développer le trouble des conduites. Certains des élèves plus jeunes présentant des caractéristiques du trouble oppositionnel avec provocation peuvent développer un trouble des conduites plus grave plus tard.
Répercussions sur la planification et la sensibilisation
- Rencontrez l’élève et ses parents au début de l’année scolaire afin de discuter de la façon dont l’école peut répondre aux besoins de cet élève relativement au trouble oppositionnel avec provocation. Vous pourriez, entre autres, vous informer au sujet de ce qui suit :
- des forces, des intérêts et des besoins de l’élève;
- des symptômes particuliers de l’élève;
- si l’élève est atteint de tout autre trouble connexe qui doit être pris en considération à l’école;
- des stratégies fructueuses utilisées à la maison ou dans la collectivité qui pourraient également être utilisées à l’école.
- Si l’élève prend des médicaments au cours de la journée scolaire, discutez avec les parents des effets secondaires possibles. Respectez la politique et le protocole relevant de l’école ou du conseil scolaire relativement à l’entreposage et à l’administration des médicaments.
- Prenez soin de bien vous renseigner sur la façon dont le trouble oppositionnel avec provocation peut avoir une incidence sur l’apprentissage, de même que sur le bienêtre émotionnel et social de l’élève. Le fait de lire à ce sujet, de poser des questions et de parler à des professionnels qualifiés améliorera votre compréhension et vous aidera à prendre des décisions visant à appuyer la réussite scolaire de l’élève.
- Collaborez avec l’équipe-école ou l’équipe du conseil scolaire afin de déterminer et de coordonner toute consultation et tout soutien qui pourraient s’avérer nécessaires, tels que l’intervention de thérapeutes du comportement.
- Développez un système qui permet de partager l’information relative à l’incapacité de l’élève et aux stratégies fructueuses utilisées avec les membres du personnel concernés.
- Le personnel de l’école travaillant auprès de l’élève devrait avoir reçu une formation en gestion de crises et en techniques d’intervention d’urgence non violente.
Sachez quels sont vos propres éléments déclencheurs de la colère afin d’éviter d’être entrainé dans un type d’interaction négative avec l’élève.
- La place physique occupée par l’élève atteint d’un trouble oppositionnel avec provocation doit être choisie soigneusement (p. ex. : qui assoir à côté de l’élève, présence de distractions physiques, présence d’espace pour bouger, proximité de l’enseignant). Il est important d’éviter de choisir un endroit qui isole l’élève, ce qui pourrait faire en sorte que les autres élèves ne soient pas désireux ou en mesure d’interagir positivement avec lui.
- Créez des voies de passage pour permettre le mouvement de l’élève. Les voies de passage devraient éliminer le besoin d’enjamber des objets ou de passer entre les gens.
|
Votre sensibilisation doit commencer par un dialogue avec les parents.
|
Répercussions sur l’enseignement
- Anticipez les difficultés en enseignant la maitrise de la colère. Soyez proactif en reconnaissant les éléments déclencheurs et planifiez vos actions en conséquence. Élaborez un plan de soutien comportemental en collaboration avec l’équipe-école ou l’équipe du conseil scolaire, de même que les parents et, s’il y a lieu, l’élève.
- Soyez conscient du fait que l’élève atteint d’un trouble oppositionnel avec provocation a tendance à provoquer des conflits de pouvoir. Évitez ces échanges verbaux. Évitez de faire des commentaires ou de parler de situations qui pourraient être source de conflits.
- Présentez des attentes claires et précises quant au comportement que l’élève peut adopter; par exemple, « Je suivrai les directives ». Servez-vous d’un tableau pour suivre les progrès durant la journée.
- Précisez quels sont les comportements qui sont formellement interdits et quelles seront les conséquences associées à ces comportements. Soyez cohérent au moment de mettre en application les conséquences.
- Utilisez les demandes actives, de type « commencer » plutôt que les demandes de type « arrêter ». Les demandes positives, comme « faire » sont préférables aux demandes négatives, comme « ne pas faire ».
- Ne présentez qu’une demande à la fois, en utilisant une voix calme et en vous tenant à proximité de l’élève, tout en gardant un contact visuel avec lui.
- Si cela est possible, offrez un choix; p. ex. : « Veux-tu travailler à ton bureau ou à la table? ».
- Décrivez le comportement désiré en termes clairs et précis afin de réduire les malentendus. Évitez de prendre part à une discussion ou à une argumentation au sujet du comportement de l’élève.
- Assurez-vous que les exigences scolaires soient à un niveau approprié pour l’élève atteint de TOAP : ni trop difficile, ni trop facile.
- Appuyez la réussite scolaire de l’élève en utilisant des stratégies telles que des indices, des messages, un accompagnement, des mesures incitatives et le fractionnement des tâches.
- Rythmez l’enseignement, permettant à l’élève de réaliser une activité qu’il aime à la suite de l’achèvement d’une activité moins appréciée.
- Permettez à l’élève atteint de TOAP de refaire des travaux afin d’améliorer la note ou la cote finale.
- Créez une séparation distincte entre chaque période de cours, mais conservez le temps alloué aux transitions à son minimum. Minimisez les « temps d’arrêt » et planifiez les transitions soigneusement.
- Certains élèves auront besoin d’un plan de gestion du comportement décrivant brièvement leurs forces, leurs besoins et leurs éléments déclencheurs, de même qu’un plan d’intervention.
|
Les parents connaissent bien leur enfant et peuvent aider en donnant un
aperçu de ce qui peut être fait pour appuyer le bienêtre émotionnel
et social de celui-ci.
Collaborer afin de trouver des stratégies qui pourront être utilisées à la
maison, à l’école et dans la communauté peut
être très avantageux.
|
Répercussions sur le bienêtre émotionnel et social
- Maintenez des routines et des règlements prévisibles en classe pour tous les élèves.
- Soyez à l’affut de signes d’anxiété chez l’élève atteint de TOAP et consultez les parents, de même que l’équipe-école ou l’équipe du conseil scolaire afin de déterminer si d’autres consultations ou appuis sont nécessaires et, si oui, à quel moment ils le sont.
- Faites participer l’élève et les parents à la planification des transitions d’un niveau scolaire à un autre et entre les différentes écoles.
- Appuyez le développement d’habiletés en autonomie sociale, en fournissant à l’élève atteint de TOAP une rétroaction explicite et en encourageant la fixation d’objectifs. Si cela convient, faites participer l’élève à la surveillance de l’efficacité des appuis et des stratégies utilisés dans la classe.
- Structurez les activités afin de permettre à l’élève d’établir des liens positifs avec les pairs. Offrez des occasions d’apprentissage coopératif. Assurez-vous que l’élève atteint d’un trouble oppositionnel avec provocation n’est pas toujours mis de côté ou le dernier choisi par les autres élèves.
- Nommez un mentor ou jumelez l’élève à quelqu’un avec qui il entretient une relation positive. L’élève pourrait se rapporter à cette personne ou à cet élève au cours de la journée.
- Enseignez de façon systématique des habiletés sociales que l’élève peut utiliser pour faire face à la frustration ou pour se calmer lorsqu’il est en colère.
- Parlez à l’élève atteint de TOAP en privé au sujet de son comportement plutôt qu’en présence des autres élèves, afin d’éviter qu’il perde la face et que la situation dégénère.
- Enseignez à l’élève à se retirer des situations et des évènements stressants en s’éloignant ou en allant dans un endroit calme à l’écart des autres, et encouragez-le à le faire.
- Pour le bien et la sécurité de tous, discutez de l’importance de s’éloigner de confrontations possibles qui pourraient dégénérer et se transformer en agressions.
- Encouragez les élèves à aller chercher de l’aide aussitôt qu’ils ont l’impression que la situation dégénère.
- Décelez les types d’activités qui sont susceptibles de causer de la frustration chez l’élève atteint de TOAP et travaillez de concert avec lui afin de contrôler la frustration de façon active.
- Félicitez l’élève, si cela convient, afin de récompenser un bon comportement et renforcez ainsi son estime de soi. Soyez conscient du fait que l’élève atteint de TOAP pourrait avoir une réaction inhabituelle en ce qui a trait au renforcement positif.
- Relevez les environnements qui pourraient s’avérer très stressants pour un élève atteint de TOAP (p. ex. : classe de musique, gymnase, cafétéria bruyante) et offrez un programme ou un équipement différent pour réduire le stress (p. ex. : bouchons d’oreille, lieux différents, « endroit sécuritaire »).
- Avisez l’élève à l’avance lorsque des changements sont prévus à l’horaire ou à la routine
(p. ex. : assemblée scolaire ou exercice d’évacuation en cas d’incendie, enseignant suppléant dans la classe).
|
|
Lors de la lecture des répercussions énumérées plus haut, prenez
en considération les questions suivantes :
1. |
Ai-je besoin de reparler avec les parents afin de mieux comprendre les forces et les besoins de l’élève? |
|
Oui |
|
Non |
2. |
Ai-je besoin d’un apprentissage professionnel ciblé?
Si oui, quels seraient les stratégies et les sujets particuliers à examiner? |
|
Oui |
|
Non |
3. |
ne consultation auprès du personnel de mon autorité scolaire est-elle requise?
Si oui, quels seraient les enjeux et les questions à examiner?
|
|
Oui |
|
Non |
4. |
Une consultation auprès des fournisseurs de services externes est-elle requise?
(p. ex. : Réseau d’adaptation scolaire, Santé à l’école, Alberta Children’s Hospital, Hôpital Glenrose)
Si oui, quels seraient les enjeux et les questions à examiner? |
|
Oui |
|
Non |
5. |
Des évaluations supplémentaires de cet élève sont-elles nécessaires pour aider à la planification?
Si oui, à quelles questions ai-je besoin de réponses? |
|
Oui |
|
Non |
|
|