Historique provincial

Depuis 2001, un certain nombre d'écoles de l'Alberta ont recours à une méthode de renforcement des comportements positifs à l'échelle de l'école, souvent appelée renforcement des comportements prosociaux. Ces écoles mentionnent qu'elles voient une culture d'apprentissage sécuritaire et bienveillante se développer lorsqu'elles enseignent les aptitudes nécessaires aux élèves et qu'elles leur accordent l'appui dont ils ont besoin pour se comporter positivement. Les écoles albertaines qui ont mis en place des systèmes de modification du comportement pendant une période de un à trois ans ont observé ce qui suit :

  • une diminution de 70 % des renvois au bureau de la direction pour manque à la discipline;
  • une diminution de 40 % des suspensions;
  • une diminution de 40 % des expulsions.

Une méthode qui renforce les comportements positifs aide les écoles à offrir un milieu où tous les élèves apprennent à coopérer et à améliorer leur probabilité de réussite scolaire.

Agir sur les résultats des tests de rendement

Au début, la situation chez les élèves de l'élémentaire semblait être hors de contrôle. Beaucoup d'élèves se bagarraient, volaient et faisaient de l'intimidation. Le nombre d'élèves envoyés à mon bureau ne cessait d'augmenter. De nombreux élèves étaient envoyés à mon bureau parce qu'ils manquaient de respect.

J'avais une compréhension élémentaire des travaux de recherche du professeur Sugai http:// www.pbis.org et sa technique me semblait si pratique que j'ai proposé que nous en fassions l'essai. La question était de savoir comment je pourrais faire adopter cette mesure par le personnel? Je savais qu'il serait difficile de recueillir des données au sujet des incidents liés au comportement.

La première année, nous avons mis sur pied un comité qui se réunissait une fois par semaine. Notre premier objectif était de trouver des thèmes mensuels en alliant le renforcement des comportements prosociaux à la formation aux valeurs. Le premier thème était le respect. Nous avons fait concorder toutes les activités parallèles pour l'année avec le renforcement des comportements prosociaux. Ce simple exercice a permis aux membres du personnel de constater que leur charge de travail n'augmenterait pas. Il leur suffirait de travailler de manière différente.

Au début de la deuxième année, nous avons réalisé que nous tentions d'en faire trop en même temps. Nous avons donc décidé de réduire notre champ d'action. Le personnel s'est alors concentré sur un moins grand nombre d'objectifs, tout en continuant de valoriser le respect. En septembre, lorsque nous avons pris connaissance des résultats des tests de rendement provinciaux pour la première année du projet, nous avons constaté qu'ils étaient supérieurs par rapport aux résultats précédents. Grâce à cette preuve tangible, l'engagement du personnel a augmenté. Les derniers récalcitrants se sont alors joints à nous. À la fin de la deuxième année, les élèves assumaient la responsabilité de leur comportement et disaient que cette façon de faire contribuait à rendre l'école meilleure.

Pendant la troisième année, les élèves empêchaient le comportement négatif de se produire. Nous étions ravis de constater quelle proportion du temps autrefois consacré à la discipline était maintenant disponible pour l'apprentissage. Cela se traduisait par une augmentation du temps d'enseignement en classe et a contribué à la réussite de 100 % de nos élèves aux tests de rendement provinciaux pour les deux premières années de la mise en œuvre. Les résultats de notre sondage à l'échelle de l'école indiquaient également que tous les répondants étaient d'avis que notre école est sécuritaire et bienveillante!

Nous avons demandé au personnel quel était le secret de notre réussite et ils ont répondu « le renforcement des comportements prosociaux ». C'était la première fois que nous constations à quel point un système de discipline efficace permettait d'accroître le temps d'enseignement et le temps que les élèves pouvaient consacrer à leurs travaux. Nous avions repris beaucoup de temps d'enseignement, car les élèves n'étaient plus à mon bureau ou en suspension; ils étaient en classe en train d'apprendre.

– Directeur, école élémentaire et école secondaire de premier cycle en milieu rural