L'importance du maintien de la langue familiale
Encourager les parents
Lorsque la langue familiale est une langue minoritaire, il est important d’encourager les parents à soutenir le développement de cette langue chez leurs enfants. Il suffit de quelques mois dans un autre milieu linguistique pour que les jeunes enfants perdent une langue. Le maintien de la langue familiale renforce le sentiment d’appartenance de l’enfant à la culture familiale et lui permet de développer une identité qui est enrichie autant par ses cultures d’origine que par ses expériences francophones et son vécu dans la communauté anglophone.
Les enfants multilingues retirent des avantages du fait d’apprendre plusieurs langues :
- ils réussissent mieux aux tâches exigeant beaucoup d’attention;
- ils comprennent plus de mots que leurs pairs unilingues;
- ils ont une conscience accrue des emplois du langage;
- ils ont une plus grande capacité à tenir compte des besoins et des intentions des autres (De Houwer, 2009).
En Alberta, il est presque impossible de « perdre » l’anglais
Il est plutôt question d’encourager la transmission de la langue familiale, quand celle-ci est une langue minoritaire, afin de garder les liens familiaux, culturels et identitaires de l’enfant les plus forts possible.
Des stratégies pour faire parler
Encourager les jeunes enfants à parler une langue autre que l’anglais en Alberta exige à la fois de la constance, du tact et de la persévérance dans les interactions naturelles. Sans les frustrer, les adultes peuvent inciter leurs jeunes à s’exprimer dans la langue cible, c’est-à-dire, dans la langue familiale autre que l’anglais, en ayant recours à des stratégies pour les encourager à parler cette langue (De Houwer, 2009), des stratégies telles que :
- Demander de reformuler : en réponse à ce que l’enfant dit en anglais, on lui demande d’expliquer ou de répéter ce qu’il veut dire dans la langue cible en lui disant, p. ex., « Comment? Je n’ai pas compris. »
- Confirmer la compréhension : en réponse à l’enfant qui dit : « I want some juice, please », on pose une question dans la langue cible qui lui demande de préciser son intention, du genre « Aimerais-tu boire de l’eau ou du jus? ». L’enfant peut alors répondre par un énoncé simple dans la langue cible, p. ex. « jus ».
- Faire écho en mettant l’accent sur un mot ou une expression : on reprend ce que l’enfant dit mal dans la langue cible en mettant en relief le bon mot ou la bonne tournure. On n’exige pas de l’enfant qu’il répète cette correction, mais parfois il va le faire de lui-même, p. ex., quand on dit : « C’est ton frère sur la photo? », au lieu de dire : « le frère à moi », l’enfant pourrait dire : « Oui, mon frère. »
- Susciter directement une réponse : lorsque l’enfant connait le mot ou l’énoncé dans la langue cible, on lui demande de le dire, p. ex. en posant la question : « Qu’est-ce qu’on utilise pour faire la peinture? » pour que l’enfant puisse répondre : « Un pinceau. »